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Sur internet : « Cet enfant a des blessures et on est incapable de dire ce qu’il s’est passé »

Ce post ayant pour thématique « la justice » a été repéré sur le web, nous avons décidé de vous le dévoiler dès à présent.

Son titre (« Cet enfant a des blessures et on est incapable de dire ce qu’il s’est passé ») est évocateur.

Présenté sous la signature «d’anonymat
», l’éditorialiste est positivement connu.

Les révélations concernées sont en conséquence estimées valables.

Sachez que la date de parution est 2024-01-25 13:22:00.

« Le tribunal en est convaincu : il y a eu maltraitance sur Mathéo (1). Mais en l’absence de possibilité de pouvoir imputer les faits, la loi nous oblige à relaxer », déclare le président du tribunal correctionnel Benoit Verliat, en toute fin de procès, jeudi 25 janvier. Durant plus de trois heures, il a eu devant lui les jeunes parents de Mathéo.

Une certitude émerge très tôt au cours de l’audience : Mathéo présente de multiples blessures et elles sont dues à…

« Le tribunal en est convaincu : il y a eu maltraitance sur Mathéo (1). Mais en l’absence de possibilité de pouvoir imputer les faits, la loi nous oblige à relaxer », déclare le président du tribunal correctionnel Benoit Verliat, en toute fin de procès, jeudi 25 janvier. Durant plus de trois heures, il a eu devant lui les jeunes parents de Mathéo.

Une certitude émerge très tôt au cours de l’audience : Mathéo présente de multiples blessures et elles sont dues à une tierce personne. À quelques semaines d’existence, il n’a pas pu seul se casser le coude, se fracturer le crâne, s’occasionner des bleus de dates différentes dans le dos ou sur le ventre. Les médecins de l’hôpital, qui ont fait le signalement le 18 janvier 2022, sont formels : il est victime de maltraitance.

L’attention des enquêteurs et de la justice se concentre sur les deux parents, la famille vivant en « vase clos ». Mais tout au long de la procédure d’instruction et devant le tribunal, les deux parents contestent avoir fait tomber ou frapper leur nourrisson. Ils ne s’incriminent pas non plus l’un l’autre. « Cet enfant ne s’est pas blessé par l’opération du Saint-Esprit », commence à s’agacer le président.

Sursis requis contre la mère

Il multiplie les questions, rejoint par ses assesseurs, à l’encontre des deux parents à l’aspect juvénile malgré leurs 25 ans. Aucun ne justifie les blessures. Les tentatives d’explication des ascendants ont été balayées. Non, les blessures ne sont pas dues à un choc « léger » lors du bain contre la baignoire en plastique. Rien à voir non plus avec cette scène où le père a cogné son coude avec le petit dans les bras ou celle où la mère a posé le nourrisson un peu fortement sur la table de radiologie.

Certains SMS échangés juste après l’admission de Mathéo à l’hôpital posent question au tribunal. « C’est ma faute si on en est là. Merci de ce que tu as fait », écrit la mère au père. « Il faut qu’on ait le même discours. », dit un autre message. « On dit quoi ? Qu’on l’a fait tomber ou… ? », demande le père.

Ce dernier ne sait pas pourquoi il a envoyé ça. Il a aussi envoyé un SMS disant « on n’a rien à se reprocher », rappelle son avocat, Me Paul Gosseaume. Expertisé comme « influençable » ou « manipulable », le père réfute protéger sa compagne. C’est pourtant l’avis du ministère public qui considère qu’il a « suivi ». Mais c’est lui qui a insisté pour aller à l’hôpital.

La procureure Marie Hirigoyen a requis la relaxe à son endroit, considérant que la mère est responsable des violences. Elle a requis deux ans de sursis probatoire à son encontre.

Dépression post-partum

En janvier 2022, deux mois après la naissance de son enfant, elle est en pleine dépression post-partum. Les échanges écrits avec son compagnon illustrent un épuisement et parfois un agacement. C’est là le « mobile » pour le ministère public. « Il ne peut y avoir d’autres personnes ».

Mais la mère conteste. « Je n’ai pas été violente avec l’enfant. Je n’ai pas touché Mathéo. » Il n’est pas tombé, n’a subi aucun accident, avance-t-elle. Elle a aussi été interrogée sur une absence de geste de réconfort alors que le nourrisson pleurait à l’hôpital : « Je ne suis pas à l’aise avec les enfants. Je ne sais pas comment m’y prendre, comment le porter, comment le rassurer. » « Ce n’est pas parce qu’elle souffre de dépression qu’elle est maltraitante », argumente Me Anna Raina, l’avocate de la mère.

C’est soit le père, soit la mère. L’un des deux ment »

Ainsi, à l’issue des prises de parole, Me Anna Raina pointe « l’impasse » dans laquelle se retrouve le tribunal. « C’est soit le père, soit la mère. L’un des deux ment ». Mais comme le soulignent les deux avocats de la défense, les magistrats ne sont pas capables de déterminer qui est l’auteur des violences, si elles sont volontaires, et le doute doit profiter aux prévenus.

Enfant troublé

« Cet enfant a des blessures et on est incapable de dire ce qu’il s’est passé », a constaté le président, au cours de l’audience. C’est la sensation qui restera à l’issue du procès.

De son côté, Mathéo a été placé et éloigné de ses parents au moment du signalement. Les parents, qui sont séparés aujourd’hui, le voient dans le cadre de visites médiatisées. Il a aujourd’hui un peu plus de 2 ans et présente une « évolution pas si favorable » rapporte son avocate, Me Héloïse Bégué, pour l’administrateur ad hoc. « Il a des difficultés avec le toucher, le lien, la communication. On ne sait pas si c’est lié aux violences car il y a aussi une suspicion de troubles autistiques. »

Un projet est en cours de réalisation pour remettre Mathéo à ses grands-parents, les parents du père.

(1) Le prénom a été changé.

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